On ne présente plus le coureur cycliste Primož Roglič. On en savait déjà long sur ses résultats bluffants, ses revers et ses défis, son régime d’entraînement, ses objectifs sportifs et sa carrière. Mais l’entretien que nous avons avec lui nous a appris bien plus sur ce qui motive vraiment le personnage Primož Roglič. 

Quand on lui demande ce que le cyclisme signifie réellement pour lui, il ne commence pas par évoquer ses résultats, les courses, un entraînement ou même son expérience personnelle du cyclisme. Il parle d’emblée de sa famille: « Pour l’instant, le vélo c’est toute notre vie. Il ne s’agit pas uniquement de moi-même, mais de toute ma famille. C’est une grande partie de la manière dont nous vivons actuellement. » La réponse typique d’un homme qui semble parfois poser un regard quasi philosophique sur le cyclisme, qui sait prendre du recul quand il analyse ce qu’il fait (le vélo) et qui profite surtout de chaque instant que lui offre sa vie à vélo. 

Dans un certain sens, sa carrière cycliste jusqu’à présent exprime qui il est, et le kit de cyclisme unique qu’il arbore fièrement lors de notre interview l’illustre de différentes manières. Il s’agit d’un kit vélo très personnel, Primož a été très impliqué dans sa conception: « Cette année, avec AGU nous avons essayé de faire autre chose, quelque chose de cool, d’original. Une tenue de cyclisme vraiment personnalisée, avec des éléments visuels qui renvoient à des aspects importants de ma vie. » Le logo de sa propre entreprise par exemple, mais aussi un sauteur à ski, qui rappelle une vie antérieure dans le sport de haut niveau. La tête de lion est bien présente et symbolise la persévérance de Primož : « On essaie toujours de se battre comme un lion. Et nous avons y mis du cœur, car tout ce que vous faites, si vous le faites avec votre cœur, vous le faites bien. » 

Primož est ravi de la coupe des vêtements AGU, qu’il connaît mieux que personne : « Elle est impeccable ! En dehors de la saison, c’est peut-être un peu juste, mais quand on commence à retrouver la forme, c’est encore mieux », ajoute-t-il en clignant de l'œil. 

Comme pour sa prédilection pour la famille, le Slovène modeste, presque timide parfois, attache beaucoup d’importance aux relations et à faire partie d’une équipe plus large. « À la maison, je m’entraîne généralement seul, mais j’adore aussi les camps d’entraînement. Pour être avec l’équipe et les gars. J'aime rouler en groupe. Nous trouvons toujours un sujet de conversation, nous parlons de toutes les choses de la vie. Non seulement de nos courses, mais aussi de comment cela se passe dans nos familles et dans notre vie. C’est tout simplement super sympa de faire partie, dans notre cas, d’une grande équipe. Pour travailler ensemble à la réalisation de nos objectifs. Pour être le meilleur possible. C’est vraiment un sentiment agréable. » 

Outre de belles réussites en 2020, Primož a également connu des revers dans plusieurs courses. « Le cyclisme est une discipline exigeante, qui demande beaucoup de sacrifices et de travail. Il faut aussi faire pas mal de concessions. Il faut donc continuer à y croire, toujours repousser ses limites d’une manière ou d’une autre. Il est essentiel de toujours se battre, de ne jamais s’arrêter. » 


«  Atteindre le sommet est une chose, y rester est une autre paire de manches. Mais je veux être un homme, ou un sportif, dont on se rappellera non seulement pour ses bons résultats, mais aussi pour sa combativité. Pour la façon dont je vois les choses et ce que je montre. » Ses concurrents font partie intégrante et inestimable de cette approche. « Ils vous poussent d’une manière ou d’une autre à vous dépasser. » 

Et c’est précisément ce qui est important pour Primož, la manière dont on se positionne vis-à-vis des autres et dont on influence la vie des autres. « J’espère et j’essaie d’être un bon exemple. Le type sympathique, dont les gens disent : « J'aimerais être comme lui. » Il aimerait donner aux enfants le goût de la pratique active du vélo, ou pour reprendre ses propres termes : « Que les enfants enfourchent tout simplement leur vélo pour faire le tour du pâté de maisons. » 



En fin de compte, pour Primož, cela se résume à des choses simples : « J’essaie toujours de profiter du moment présent, où que je sois, et de rester dans ce moment. Finalement, c’est génial de pouvoir être dehors et rouler à vélo. » 

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